
Radio sisko fmPercée à Glasgow : de la lumière à travers un crâne humain, une révolution pour l’imagerie cérébrale ?C’est une première mondiale qui pourrait bien redéfinir les frontières de l’imagerie médicale, une équipe de chercheurs de l’Université de Glasgow a réussi à faire passer de la lumière à travers un crâne humain adulte, de part en part.
Un exploit scientifique salué pour ses perspectives révolutionnaires en matière de diagnostic cérébral, notamment dans les situations d’urgence ou les zones médicalement sous-équipées.
L’expérience repose sur une version poussée de la spectroscopie proche infrarouge, connue sous le nom de functional Near-Infrared Spectroscopy (fNIRS). En temps normal, cette technologie permet de sonder les premières couches du cortex en évaluant l’absorption de lumière par le sang, révélant ainsi les zones actives du cerveau. Mais jusqu’ici, l’obstacle majeur restait la faible profondeur de pénétration de la lumière, limitée à quelques centimètres.
Ce que l’équipe de Glasgow a accompli change la donne, en projetant un laser d’un côté du crâne et en captant les photons de l’autre grâce à un détecteur ultra-sensible, les scientifiques ont prouvé qu’il est physiquement possible de faire traverser la tête entière à un signal optique — une traversée de plus de 15 cm, atténuée d’un facteur de 10¹⁸.
«Nous n’avons détecté qu’un photon par seconde, mais c’est suffisant pour prouver que le passage est réalisable. C’est comme voir de la lumière au bout du tunnel, littéralement.» — Dr. Gemma Bale, co-autrice de l’étude, interviewée par Medical Xpress.
Si les conditions expérimentales sont encore loin d’un usage clinique (temps d’exposition long, patient chauve à peau claire, matériel de haute précision), les implications sont majeures. On imagine déjà des casques portables capables de scanner le cerveau dans des ambulances, des écoles ou même à domicile.
Dans un monde où les accidents vasculaires cérébraux (AVC), les traumatismes crâniens ou les troubles neurologiques nécessitent un diagnostic rapide, cette technologie pourrait devenir un outil de terrain révolutionnaire.
«Ce n’est pas encore demain qu’on remplacera l’IRM, mais ce qu’on vient de démontrer, c’est que la lumière peut percer les profondeurs du cerveau sans chirurgie, sans rayonnement, et à bas coût.» — Déclaration de l’équipe, relayée par ZME Science.
L’étude reste limitée, un seul sujet testé, des conditions très contrôlées, et une détection encore embryonnaire du signal traversant. Mais elle trace une voie claire vers l’amélioration des systèmes fNIRS, avec un potentiel immense pour démocratiser l’accès à l’imagerie cérébrale.
Car au-delà de la performance technique, c’est toute une philosophie de la médecine qui s’envisage ici, moins invasive, plus mobile, et plus humaine.
Une lumière au bout du crâne ? Ce qui ressemble à de la science-fiction devient doucement science tout court. L’avenir de la neurologie sera peut-être aussi simple qu’un faisceau laser.